L’éducation aux médias

Catégorie : Cyber-babillard du Webmestre Page 13 of 18

Le rôle d’un webmestre pédagogique 1

Je commence aujourd’hui même mon projet de webmestre pédagogique.  Dans les semaines qui suivent, je vous entretiendrai des fonctions, des diverses tâches et des responsabilités d’un webmestre pédagogique.  Étant donné que je suis en train de vivre le projet, vous aurez la chance de suivre mon vécu au fil des semaines.  Vous pourrez aussi partager mes réflexions tout au long de la démarche. Même si j’avance un peu en terrain inconnu, j’ai confiance en mes idées et je crois beaucoup en mon projet.  J’espère qu’il va bien appuyer mon point de vue pour démontrer la nécessité d’avoir une personne responsable de la gestion des TIC, entre autre:  un webmestre pédagogique.

Je pars de l’hypothèse qu’une école moderne, orientée vers les technologies de l’information a besoin d’un enseignant pour coordonner l’implantation des différents outils ou ressources informatiques en outillant les autres enseignants et les membres de l’équipe-école.  Cet enseignant doit assumer les fonctions de gestion nécessaire à une bonne utilisation des TIC.  Fonctions que les autres enseignants de l’école n’ont pas le temps de réaliser puisqu’elles n’entrent pas dans le contexte de la classe (par exemple: création des comptes Flickr ou autres, discussion avec l’administrateur du site web ou blog, recherche de logiciels adéquats, vérification du matériel informatique, etc.).  Nous verrons plus tard pourquoi, je pense qu’il faut un enseignant comme webmestre pégagogique.

On "blâme" les enseignants de ne pas assez utiliser les technologies mais on ne leur donne pas les conditions nécessaires pour en faciliter l’utilisation.  Imaginez un dessinateur industriel qui devrait s’occuper de commander ses cartouches d’encre, d’acheter la nouvelle version de son logiciel de dessin, de l’installer, de régler les problèmes de réseau avec l’administrateur, de voir à la bonne maintenance de son ordinateur et des autres appareils, de faire la sauvegarde de ses données (backup), etc.  Je pense qu’il ne dessinerait pas beaucoup.  Heureusement dans un bureau, il y a des personnes qui s’occupent de toutes ces tâches.  Le dessinateur peut alors s’asseoir devant son ordinateur et dessiner.  Sans entrer dans les détails, je peux affirmer qu’à l’école, c’est un peu différent…  Les conditions gagnantes ne sont pas réunies encore…  Mais, continuons.  Je reviendrai peut-être sur ces détails dans un autre billet.

Maintenant plus précisément, parlons de la première fonction de ce webmestre. 

La première fonction d’un webmestre pédagogique est de faire le pont entre l’école (les élèves, les enseignants, la direction) et les différentes technologies disponibles. Il existe trois axes à ce pont:

1- Entretient le lien entre l’école et les ressources technologiques.  C’est lui qui est responsable de contacter l’administrateur, le graphiste et le programmeur du blog ou du site web de l’école.  Il s’occupe avec l’administrateur du blog de l’interface, de la mise en page et des ajustements nécessaires selon les besoins des enseignants. Il voit à l’hébergement du site web ou du blog.  Il s’occupe de l’achat d’un nom de domaine avec une ressource technologique s’il y a lieu.

2- Fait la gestion des comptes d’usagers pour le blog et les autres outils informatiques.  Il ouvre un compte Flickr pour l’école.  Il crée les différents albums pour les classes et montre aux enseignants comment y déposer des photos.  Il explique aux personnes intéressées comment utiliser l’interface du blog et y crée les comptes d’usagers nécessaires.  Il ouvre aussi un compte Del.icio.us pour l’école.  J’ouvre ici une parenthèse.  Je pense qu’il est important qu’une école suggère des sites éducatifs ou pédagogiques aux élèves et à leurs parents.  L’école doit rester l’endroit de référence pour l’apprentissage.  Quand un parent ou un enseignant cherche une information sur une recherche ou de l’aide pour un devoir, il doit trouver la réponse sur le site de l’école.  On devrait donc y retrouver des suggestions de sites d’exercices en français et en mathématique, des sites pour aider à faire des recherches, etc. 

3-  Démontre les possibilités des TIC aux enseignants. Il suggère des pistes d’utilisation des TIC à la direction de l’école et aux enseignants.  Il discute des intérêts de chaque enseignant et propose certains outils qui vont permettre de répondre aux intérêts mentionnés.  Sa connaissance d’un bagage de logiciels et de ressources accessibles le place dans une position qui lui permet un survol des actions et activités réalisables à l’ordinateur.  En tenant compte des besoins, il propose une façon de faire des activités en utilisant les TIC.  Je me souviens d’une remarque que j’entendais souvent quand j’étais mentor en informatique:  "Je ne savais pas que l’on pouvait faire cela à l’ordinateur."  Il faut donc une personne pour nous mettre sur la piste et nous faire connaître ce qui est réalisable et possible.

Mes voeux pour l’année 2008

Pendant le nouvel An chinois, il est de bon augure de choisir des souhaits parmi toute une liste. 

Je vous présente donc les souhaits que j’ai choisis pour cette Année 2008 qu’elle soit remplie de bons moments, de chemins aisés et de défis relevables.  Que la santé vous enveloppe et vous garde bien portant.

Je souhaite que les enseignants prennent leur place et s’impliquent dans les décisions qui les touchent au premier plan.  Qu’ils ne restent pas en retrait à regarder passer le bateau.  Il ne sert à rien de se cacher la tête dans le sable comme l’autruche en attendant que les choses passent, que le gouvernement change, qu’un nouveau programme soit lancé ou que les idéaux évoluent.  La "diligence" semble s’être emballée.  (Vous aurez compris par "diligence" que je fais référence au système d’éducation.) Elle est très désorientée en allant de part et d’autre sans direction.  Je crois pourtant que les enseignants sont dans la meilleure position pour reprendre les guides (rennes) et s’asseoir devant la diligence au centre de commande.  Ils voient concrètement les besoins de leurs élèves, ils connaissent les nécessités de la société dans laquelle on vit et ils savent comment faire "grandir" une personne. 

Je souhaite que l’on arrête de démolir la réforme et le nouveau programme.  Tous ces discours et ces luttes entre les bien-pensants et les moins bien-pensants sont stériles et n’amènent rien de positif si ce n’est de la démotivation et du désespoir.  On neutralise les enseignants en leur faisant croire qu’ils enseignent l’inutile et le superflu à nos jeunes.  On leur "scie les jambes" en les amenant à penser qu’ils sont des incompétents qui forment de jeunes incompétents dans un système incompétent.  L’adage qui dit quand on est né pour un petit pain a les reins solides.  Alors, j’espère de tout coeur que nous, les enseignants, trouverons la force de faire des actions positives avec le programme d’enseignement.  Car la machine est en marche et à chaque jour, nous devons composer avec la réalité.  Aidez-nous à y trouver du sens.  Il y a un fondement logique dans le programme, il s’agit de trouver la façon de l’appliquer.

Moi, je crois en nos jeunes qui sont obligés de s’apprendre tout seuls l’Internet et l’informatique.  Je sais qu’ils en sortiront gagnants.  Je crois que la plupart d’entre eux sera finalement bien préparé à faire face en adulte responsable à la vie qui les attend en 2015 puisqu’ils auront traversé les écueils et les embûches de ce monde informatisé.  Je leur souhaite de croire en leurs possibilités et en leurs capacités et de ne pas craindre d’avancer.  Plus que jamais, le savoir est à porter de main.  Je dirais même à porter d’un simple clic.  J’espère qu’ils auront le goût et le désir d’apprendre par eux-mêmes.  L’ignorance est une telle douleur.  De toute façon, personne ne rêve d’être ignorant.  Je souhaite qu’ils fassent la sourde oreille aux critiques et qu’ils cheminent avec confiance.

Que les parents se rapprochent de leur enfant intérieur.  Qu’ils ouvrent les yeux sur l’enfant qu’ils ont été à l’école, leurs aspirations, leurs attentes, leurs devoirs, etc…  Et maintenant, qu’ils se demandent la question suivante: seraient-ils en mesure d’effectuer correctement leur travail, leur métier ou leur profession s’ils étaient notés (en pourcentage ou pas, ça change peu de choses) pour chaque action, chaque livraison, lettre écrite et travaux remis à leur employeur?  Et qu’ils soient comparés en rapport à la moyenne des autres employés.  Doit-on réellement savoir qui est le meilleur employé et lequel est pourri au point de "mériter d’être la risée de tout le bureau"?  Ce n’est pas une situation que je souhaite vivre en 2008.  En fait, je ne souhaite pas cela à personne. Arrêtez-vous deux minutes pour vous l’imaginez sérieusement.

Alors, souhaiteriez-vous cela à un enfant?  Et si c’était le vôtre? 

Ce qui semblait bon avant, n’est pas nécessairement ce dont on a besoin maintenant.  Mon grand-père disait souvent (et il n’est pas le seul):  "Dans mon temps, …"  Mais, dans son temps, on devait savoir traire une vache, faire les foins, labourer la terre, bûcher dans les chantiers et même marcher sur des billots flottants (appelé la drave).  M’enseigner toutes ses compétences ne me sera d’aucune utilité dans le monde d’aujourd’hui.  Quand aurai-je la chance d’aller draver?  On ne fait plus le flottage du bois depuis plusieurs années.  Il faut répondre à mes besoins d’aujourd’hui. 

J’ai besoin de savoir:

  1. utiliser l’ordinateur et l’Internet de façon sécuritaire et en respectant une base de civisme (la nétiquette)
  2. utiliser un traitement de texte, une base de données, les forums de discussion, les blogs, etc.
  3. clavarder en sécurité 
  4. faire le survol d’un nouveau logiciel que je ne connais pas
  5. utiliser un numériseur, un appareil photo, etc.

En terminant, je me souhaite de tenir le coup dans toute cette tourmente.  Moi qui suis de nature plutôt timide et réservée, ceux qui me connaissent ou qui m’ont déjà rencontré le savent bien.  Alors, pourquoi faire tout cela? Car j’ai pris la résolution de démontrer qu’un webmestre pédagogique est nécessaire dans les écoles du 21e siècle.  J’espère ainsi mener à bien le nouveau projet que je vais greffer sous peu au carnet de classe. Je vous en reparlerai bientôt…

J’espère aussi que je n’hésiterai pas à prendre le bateau.  Je l’avoue très humblement:  moi aussi, je regarde passer le bateau en me disant que les choses changent trop vite et qu’il n’y a aucune direction sûre.  Cependant, j’ai rencontré des gens dernièrement qui m’ont beaucoup fait réfléchir.  J’ai compris que je ne pouvais plus attendre passivement qu’on décide pour moi.  Je dois prendre les rennes en main et cheminer avec mes élèves.  Les normes et modalités d’évaluation en sont un bon exemple.  J’ai laissé passer ce dossier mais je vais me rattraper.

Enfin, je vous souhaite à tous une très belle Année 2008!  Et je vous laisse sur une piste de réflexion:  que diront les adultes de demain de notre façon de penser d’aujourd’hui?

Ma réforme à moi …

Je lis les blogs depuis ces derniers jours, je jette un oeil sur les journaux et j’ai le gout d’intervenir sur un sujet qui me brûle les lèvres. 

Le discours que l’on tient depuis quelques temps partout me révolte et je sais que je ne suis pas le seul.  Certains amis enseignants pensent la même chose que moi et c’est leur réaction qui m’a incité à écrire ce billet.

Retournez un peu en arrière avec moi.  Juste le temps d’aligner les perspectives, disons. Je suis de la génération de l’audio-visuel et de la méthode du Sablier.  Ces deux pratiques étaient évidemment décriées tant et si bien qu’elles ont été abandonnées.  Les résultats étaient terribles! Pauvres enfants, nous n’avions aucune notion orthographique.  Nous ne faisions qu’écrire aux sons.  Mais qu’allait-il advenir de nous, bon sens?  C’était affreux!  Nos parents étaient outrés, eux qui avaient tout appris par coeur.  Ils se rendaient bien compte que leurs enfants ne pouvaient pas réciter la moitié de ce qu’eux savaient. À cette époque, l’école enseignait aux enfants à regarder des diapositives, à écouter la télé et à écrire aux sons.  Désastre.

Aujourd’hui, les parents ont changés mais les insatisfactions demeurent.  Il semble qu’au Québec, le système d’éducation soit bel et bien "né pour un petit pain".  Aurait-il du succès et serait-il repris dans d’autres pays qu’on en aurait encore plus honte.  Que voulez-vous?  Les choses sont ainsi.  Vous me permettrez ici de prendre un ton acerbe (Pour quelqu’un qui ne faisait que regarder la télé à l’école, j’ai tout de même retenu quelques mots.  Et constatez tous les costumes des sons que je peux utiliser depuis le début de ce billet.  Mes profs du primaire seraient fiers de moi.  En passant, je les salue chaudement.  Je crois qu’ils ont fait du bon travail.).  Donc, oui, un ton acerbe, disais-je.  Quand je pense que ces gens qui se plaignent en ce moment que les enfants ne savent plus écrire sont ces mêmes gens qui écrivaient aux sons à cette autre époque!  Paradoxal, n’est-ce pas?  Je vous laisse y penser.  Je n’irai pas plus loin sur ce sujet.  Moi, j’en ai tiré mes propres conclusions…

Je sais que ce n’est pas dans la ligne éditoriale habituelle de ce blog mais je me suis permis de déroger le temps d’un billet.  Pourtant, je me rattrape pour vous dire que plusieurs enseignants utilisent le nouveau programme, se l’approprient et vivent assez bien avec cela. 

Je ne crois pas qu’il faille tout balayer du revers de la main.  Il y a du bon dans le nouveau programme d’éducation.  Les idées sont modernes.  On n’est plus à l’époque de la petite école de rang.  Les enfants ont changé, les lieux ont changé, les coutumes ont changé.   Bon, je trouve qu’il n’y a pas encore assez de place pour les TIC.  Elles sont reléguées à la fin des compétences comme un "en cas" ou un "ah oui! vous pouvez faire écrire les enfants à l’ordinateur aussi". Je considère que les TIC devraient avoir la même position que la lecture ou l’écriture dans notre monde d’aujourd’hui. 

Je me suis donc décidé à vous présenter la pyramide qui me permet d’aborder le programme d’un point de vue facilitant. J’ai placé à la base toutes les compétences premières celles sur qui on bâtit les autres compétences.  Elles sont toutes rattachées les unes aux autres parce qu’elles se complémentent bien.  Exemple: 

  1. Il faut savoir lire pour faire la lecture des problèmes de mathématiques.
  2. Quand on résout un problème, il faut écrire la réponse.
  3. Écrire nous aide à raisonner.
  4. Et ainsi de suite, elles sont sur le même pied d’égalité

Les TIC se retrouvent juste au-dessus parce qu’elles peuvent être exploitées dans toutes ces compétences.  Quand les compétences premières sont maîtrisées, elles peuvent toutes être réutilisées dans les TIC par un courriel, un traitement de texte, un enregistrement (baladodiffusion), une vidéo, une recherche sur Internet, etc.

Pour arriver à exécuter efficacement toutes les compétences précédentes (les TIC comprises), il faut avoir des méthodes de travail efficaces, justement.  Quand on a des méthodes de travail efficaces, on peut aborder l’exploitation de l’information et les façons efficaces de communiquer en général.  Il faut aussi avoir une base dans toutes les compétences énumérées précédemment pour envisager de les vivre en équipe et réussir à coopérer.  On peut ensuite mettre à profit sa pensée créatrice et/ou résoudre des problèmes dans toutes les compétences qui précèdent.  Résoudre des problèmes et inventer dans un travail d’équipe, en lecture, en écriture, en TIC, en calcul, etc.  Puis, toutes ces compétences nous amènent enfin à structurer notre identité. 

Pyramide des compétences

Je vous laisse sur une petite réflexion.  Pensez-vous que les enfants ont changé?  Ils apprennent maintenant chez eux, simplement en naviguant sur Internet.  Quand ils en sentent le besoin ou pour répondre à un besoin.  Ils appartiennent à des réseaux d’échanges et d’entraide où ils sont à la fois mentors et mentorés.  Vous me direz que j’exagère, que ce n’est pas un changement.  Et pourtant, la souche du problème est juste sous notre nez:   le savoir que l’on choisit d’apprendre VS le savoir qui est choisi pour nous apprendre.

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