L’éducation aux médias

Catégorie : Stratégies pour l’utilisation des TICE Page 11 of 28

Ma journée de rêve

Hier, j’ai passé une journée de rêve.  Laissez-moi vous raconter.  Après quelques jours de marasme, j’avais besoin de finir ma journée avec un grand (même très grand) sentiment de satisfaction du travail accompli.  Je me demandais bien quoi faire pour que cette superbe journée se réalise. L’idée m’est finalement venue. J’ai décidé d’emprunter les nouveaux ordinateurs portables que nous avons depuis peu.

Quand j’ai annoncé la nouvelle aux enfants, ils étaient émerveillés.  Je pense qu’ils n’en croyaient pas leurs oreilles.  Et quand les ordis sont arrivés dans la classe, j’ai eu l’impression qu’ils n’en croyaient pas leurs yeux non plus. 

Étant donné que c’était la première fois que je faisais cet emprunt, je ne savais pas exactement à quoi j’avais accès.  Pouvions-nous ouvrir nos documents sur le serveur de l’école?  Pouvions-nous aller sur Internet? J’ai fait quelques tests pendant que les élèves se préparaient pour la dictée en révisant leurs leçons. Et j’ai été ravi.  Non seulement pouvions-nous nous connecter au serveur mais nous avions même accès à Internet dans la classe.  La base sans fil qui se trouve à l’étage en-dessous est assez puissante pour émettre jusque dans notre classe.  À cet instant, j’ai senti que ma journée allait être merveilleuse.

J’ai distribué les ordinateurs aux enfants qui étaient maintenant placés en équipe de deux. Mes élèves se sont tout de suite aperçu qu’il ne restait pas de portable pour moi. Je les ai remerciés de s’inquiéter pour moi et je les ai rassurés en leur disant que j’étais très amplement satisfait juste de les voir travailler à l’ordi. Mes élèves ont un sens du partage et de l’équité.  Ils ont une nature généreuse.  J’ai commencé par expliquer certains symboles présents dans la barre-titre comme le signe du lien sans fil au cas il y aurait une panne ou une rupture du signal Wi-Fi.  Ils doivent savoir qu’Internet n’est pas dans l’ordinateur et que ce n’est pas magique.  Une base dans la labo envoie des ondes aux portables.

Nous avons commencé par faire la dictée.  Une dictée différente.  Ne l’ayant pas encore expérimenté, je ne savais pas trop à quoi m’attendre.  Mais à voir leur enthousiasme et la hâte qu’ils avaient de commencer, je me suis dit que tout irait bien.  Ils ont vite découvert que le traitement de texte leur disait automatiquement quand ils faisaient une erreur; les mots étaient soulignés.  Ils voulaient se corriger tout de suite mais je les ai fait patienter.  J’ai terminé de leur dire les mots de vocabulaire et je leur ai donné le temps de se corriger.  Un rapide survol de leurs écrans m’a permis de voir leur degré de réussite.  Qui aurait pu le deviner?  J’avais la "note" sans avoir à corriger.  L’ordinateur l’avait fait pour moi.  Décidément, cette journée s’annonçait être vraiment exceptionnelle!  Ensuite, je les ai aidés à corriger leurs erreurs.  Exemple de correction:  matério: le mot est souligné.  Les enfants s’aperçoivent qu’il y a une erreur.  Ils essaient de trouver la bonne réponse.  Première stratégie:  vérifier les syllabes.  "ma" est bien écrit; "té" aussi.  C’est donc le "o" qui fait défaut.  On regarde sur les pancartes de sons de la classe.  Le choix est "au" ou "eau".  On en essaie un.  Le mot est toujours souligné?  Il ne reste plus qu’un choix.  Bingo!  Le mot est bien écrit: matériau.  Même chose pour les phrases que je leur ai dictées.  C’était tout simplement génial!  J’étais mort de rire.  Et rien à corriger, imaginez!  Nous avons tout fait du même coup: ma correction en premier et la leur ensuite.  En plus, à la fin, les enfants ont eu la satisfaction d’imprimer un travail dont ils étaient fiers et nous avons même appris des stratégies de correction.  Que vouloir de plus?

Après la récré et la collation, nous sommes allés sur Internet pour regarder les bandes dessinées de nos amis de la classe.  Et tout spontanément, ils ont voulu laisser un commentaire à leurs amis. Quelle surprise de voir plus tard en soirée qu’un élève qui a vraiment de la difficulté à écrire a fait plus de commentaires que les autres. Et ses phrases sont plus lisibles qu’à l’habitude.  Quelle sentiment de satisfaction!  Je ne m’étais pas aperçu qu’il en avait écrit tant parce que j’étais absorbé à aider chaque équipe à corriger ses commentaires avant de les poster.

En après-midi, nous avons visité d’autres blogues et nous avons postés d’autres commentaires.  En tout et partout, nous avons tous eu l’impression que la journée n’avait pas duré plus d’une heure. Le temps agréable est si court. 

C’est dans le livre de Jacqueline Caron, Apprivoiser les différences, que j’ai lu à la page 33 sur les deuils à faire des routines sécurisantes comme, par exemple, les mots de vocabulaire donnés en dictée à tous les élèves, les corrections à la queue leu leu, etc.  Je pense que d’une certaine façon c’est ce que j’ai fait hier.  J’ai fait le deuil des dictées sur du papier.  Si vous ne connaissez pas ce livre, je vous suggère de le consulter.

J’étais tellement content de ma journée, du travail que les enfants ont fait, des stratégies que j’ai pu leur enseigner.  C’était comme si toutes les pièces du casse-tête étaient rassemblées et s’emboîtaient correctement: les enfants, l’enseignant; les portables, Internet; les apprentissages, les compétences et écrire, lire.  J’ai eu soudainement la prise de conscience ou l’envie (Je n’arrive pas à me décider.) que toutes mes journées soient comme celle-là.  J’ai compris alors que l’espace d’un jour, j’ai vécu un peu l’école du 21e siècle.  Maintenant, je me demande comment faire pour réaliser mon souhait.  Devrais-je envoyer mon CV à cette école du Nouveau-Brunswick dont tout le monde parle?  Verrons-nous une exode des enseignants du Québec pour aller au Nouveau-Brunswick ou en France?  (Je blague! 😉Qui s’en soucierait?  Ce n’est pas comme pour les médecins.  Bon.  Assez d’âneries!

Sérieusement, je me demande vraiment si je ne devrais pas regarder ailleurs.  C’est une question de plan de carrière et de satisfaction au travail.  Comme les enfants qui sont peut-être tannés de remplir des feuilles, je me sens las debout devant mon tableau vert, une craie blanche à la main.  Même si j’ai de la difficulté à m’e
xpliquer pourquoi, j’ai encore le feu sacré; j’aime enseigner mais la flamme est plus ardue à entretenir.  Et ce n’est vraiment que la chaleur humaine de mes élèves qui la garde allumée.  Quand ils s’inquiètent qu’il manque un portable pour moi, je fonds littéralement devant leur sollicitude.

S’aventurer seul sur Internet

S’aventurer seul sur Internet ou le petit chaperon techno à la merci du grand méchant web…

Que permettez-vous à vos enfants de faire sur Internet?  Sont-ils exposés bien malgré eux à un type d’éducation qu’ils ne devraient pas recevoir?

Les sites de réseaux sociaux?  Vous connaissez?  Webkinz, Webkinz, le facebook des petits, Disney rachète Club Penguin, Club Penguin, Piczo … 

Qu’apprennent vos enfants sur ce genre de sites?  À la base, le concept ne semble pas méchant.  J’y verrais même un potentiel éducatif certain.  Il y a de la lecture et de l’écriture grâce aux dialogues entretenus avec les amis.  Il serait possible de faire des activités pédagogiques et, par exemple, d’en apprendre plus sur les animaux et les soins dont ils ont besoin (Club Penguin).  Il est aussi pensable de faire des mathématiques, de la géométrie et de la mesure lorsqu’il s’agit de créer son environnement virtuel; du calcul et de l’arithmétique quand il faut gérer un budget et acheter de la nourriture pour notre petit animal virtuel comme pour les sites Webkinz et Club Penguin.

Là où ça se gâte un peu.  C’est qu’on ne semble montrer aux enfants qu’à consommer sans vraiment réfléchir. En jouant à des jeux en ligne, ils amassent de l’argent qu’ils peuvent utiliser pour s’acheter des produits.  Est-ce un bon lien à faire:  le jeu, l’argent et la consommation?

C’est pourquoi je pense qu’une éducation aux médias est réellement nécessaire.  Ne faites pas de vos enfants des petits chaperons rouges sans défense…  Il faut éduquer les enfants à utiliser Internet de façon sécuritaire. L’apprendront-ils à la maison?   À l’école? 

Je vous suggère donc de visiter au plus vite le site suivant qui présente un tutoriel pour devenir un e-parent. Le tutoriel comprend 5 modules: recherches et devoirs, relations en ligne, contenus inappropriés, cybermarketing et cyberdépendance.  Il est très animé et vraiment intéressant pour en découvrir plus sur le sujet. En passant, ce site est une excellente ressource en matière d’éducation aux médias.  Les enseignants autant que les parents devraient le connaître et s’en servir.  Finalement, devenir un e-parent, c’est une question de bon sens. 

Le rôle d’un webmestre pédagogique 1

Je commence aujourd’hui même mon projet de webmestre pédagogique.  Dans les semaines qui suivent, je vous entretiendrai des fonctions, des diverses tâches et des responsabilités d’un webmestre pédagogique.  Étant donné que je suis en train de vivre le projet, vous aurez la chance de suivre mon vécu au fil des semaines.  Vous pourrez aussi partager mes réflexions tout au long de la démarche. Même si j’avance un peu en terrain inconnu, j’ai confiance en mes idées et je crois beaucoup en mon projet.  J’espère qu’il va bien appuyer mon point de vue pour démontrer la nécessité d’avoir une personne responsable de la gestion des TIC, entre autre:  un webmestre pédagogique.

Je pars de l’hypothèse qu’une école moderne, orientée vers les technologies de l’information a besoin d’un enseignant pour coordonner l’implantation des différents outils ou ressources informatiques en outillant les autres enseignants et les membres de l’équipe-école.  Cet enseignant doit assumer les fonctions de gestion nécessaire à une bonne utilisation des TIC.  Fonctions que les autres enseignants de l’école n’ont pas le temps de réaliser puisqu’elles n’entrent pas dans le contexte de la classe (par exemple: création des comptes Flickr ou autres, discussion avec l’administrateur du site web ou blog, recherche de logiciels adéquats, vérification du matériel informatique, etc.).  Nous verrons plus tard pourquoi, je pense qu’il faut un enseignant comme webmestre pégagogique.

On "blâme" les enseignants de ne pas assez utiliser les technologies mais on ne leur donne pas les conditions nécessaires pour en faciliter l’utilisation.  Imaginez un dessinateur industriel qui devrait s’occuper de commander ses cartouches d’encre, d’acheter la nouvelle version de son logiciel de dessin, de l’installer, de régler les problèmes de réseau avec l’administrateur, de voir à la bonne maintenance de son ordinateur et des autres appareils, de faire la sauvegarde de ses données (backup), etc.  Je pense qu’il ne dessinerait pas beaucoup.  Heureusement dans un bureau, il y a des personnes qui s’occupent de toutes ces tâches.  Le dessinateur peut alors s’asseoir devant son ordinateur et dessiner.  Sans entrer dans les détails, je peux affirmer qu’à l’école, c’est un peu différent…  Les conditions gagnantes ne sont pas réunies encore…  Mais, continuons.  Je reviendrai peut-être sur ces détails dans un autre billet.

Maintenant plus précisément, parlons de la première fonction de ce webmestre. 

La première fonction d’un webmestre pédagogique est de faire le pont entre l’école (les élèves, les enseignants, la direction) et les différentes technologies disponibles. Il existe trois axes à ce pont:

1- Entretient le lien entre l’école et les ressources technologiques.  C’est lui qui est responsable de contacter l’administrateur, le graphiste et le programmeur du blog ou du site web de l’école.  Il s’occupe avec l’administrateur du blog de l’interface, de la mise en page et des ajustements nécessaires selon les besoins des enseignants. Il voit à l’hébergement du site web ou du blog.  Il s’occupe de l’achat d’un nom de domaine avec une ressource technologique s’il y a lieu.

2- Fait la gestion des comptes d’usagers pour le blog et les autres outils informatiques.  Il ouvre un compte Flickr pour l’école.  Il crée les différents albums pour les classes et montre aux enseignants comment y déposer des photos.  Il explique aux personnes intéressées comment utiliser l’interface du blog et y crée les comptes d’usagers nécessaires.  Il ouvre aussi un compte Del.icio.us pour l’école.  J’ouvre ici une parenthèse.  Je pense qu’il est important qu’une école suggère des sites éducatifs ou pédagogiques aux élèves et à leurs parents.  L’école doit rester l’endroit de référence pour l’apprentissage.  Quand un parent ou un enseignant cherche une information sur une recherche ou de l’aide pour un devoir, il doit trouver la réponse sur le site de l’école.  On devrait donc y retrouver des suggestions de sites d’exercices en français et en mathématique, des sites pour aider à faire des recherches, etc. 

3-  Démontre les possibilités des TIC aux enseignants. Il suggère des pistes d’utilisation des TIC à la direction de l’école et aux enseignants.  Il discute des intérêts de chaque enseignant et propose certains outils qui vont permettre de répondre aux intérêts mentionnés.  Sa connaissance d’un bagage de logiciels et de ressources accessibles le place dans une position qui lui permet un survol des actions et activités réalisables à l’ordinateur.  En tenant compte des besoins, il propose une façon de faire des activités en utilisant les TIC.  Je me souviens d’une remarque que j’entendais souvent quand j’étais mentor en informatique:  "Je ne savais pas que l’on pouvait faire cela à l’ordinateur."  Il faut donc une personne pour nous mettre sur la piste et nous faire connaître ce qui est réalisable et possible.

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