Le webmestre pédagogique

L’éducation aux médias

Réflexions au début d’un nouveau projet

Aujourd’hui, j’ai rencontré M. Philippe Martin.  C’est lui qui sera mon guide tout au long du projet de carnet de classe.  Ça me faisait tout drôle de le voir à ma nouvelle école.  J’étais habitué de le rencontrer à Jean-Jacques-Olier.  L’an passé à la même date, c’était le début de ma formation sur Contribute pour mettre le nouveau site web de JJO à jour.  Tout ceci faisait partie d’une stratégie pour moderniser l’école, la faire entrer dans le 21e siècle et arrêter la diminution de la clientèle.  Certains parents étaient aussi très impliqués dans différentes sphères d’activités et nous travaillions tous vers un même but pour sauver notre école (empêcher sa fermeture).  Je trouve que ce but commun nous transportait et nous unissait.  Et quelle satisfaction de voir que le nombre d’inscriptions avait effectivement augmenté!

Désormais, les choses sont différentes.  Mon projet ne fait malheureusement plus partie de ce tout, de ce but commun.  Et c’est ce qui me manque cette année.  Le défi n’est pas le même. 

Maintenant que je l’ai dit, je vais pouvoir continuer. Disons que c’est un soulagement d’en parler.

Ceci étant dit, je suis très fier d’avoir la chance de participer à ce projet de carnet de classe.  Je trouve que c’est toute une opportunité dans ma carrière.  J’espère, bien sûr, en tirer le maximum et réaliser ce projet avec brio!  Et je souhaite aussi qu’il vous serve à vous, mes collègues, pour que vous puissiez y trouver des idées à utiliser avec votre classe.

Je suis donc en phase préparatoire du projet.  Je réfléchis aux projets à choisir, aux rubriques à organiser, à la disposition des carnets des élèves pour qu’ils soient faciles à comprendre et à consulter. Il faut que je trouve aussi une façon de bien faire comprendre aux enfants ce qu’est un cybercarnet ou blogue.  J’ai beaucoup de choses à penser. 

J’ai également certaines craintes.  Mes élèves de cette année n’ont pas le même niveau académique que ceux de l’an passé.  Ils sont aussi plus jeunes et n’ont donc pas la même maturité.  Seront-ils capables de suivre?  Seront-ils capables de s’intégrer assez à la nouvelle école pour réaliser des projets avec d’autres classes?  Auront-ils le goût d’investir? etc. etc…  Que de craintes!  Que de variables inconnues!

J’ai le cerveau qui bouillonne d’idées de toutes sortes.  J’ai bien hâte de voir ce que tout cela va donner…  C’est ce que nous verrons!  😉

Certains jours sont plus difficiles que d’autres

J’ai la grippe! AtchOOOOOUMM! ;-(

Cette simple affirmation vous permettra de comprendre pourquoi ma journée m’a paru si longue.  Tout ce qui est arrivé aujourd’hui me semblait plus effrayant, plus décourageant, plus déprimant qu’à l’habitude.

– Plus effrayant:  J’avais l’impression qu’il y avait plus de bruit dans la classe.  Les enfants parlaient fort et paraissaient impatients!  Leurs pas dans les escaliers pesaient une tonne. 

– Plus décourageant:  Il y a eu un conflit entre deux élèves.  Mon "élève qui s’oppose" était enragé: il n’arrivait pas à se calmer.  Il s’est battu avec un autre enfant et il s’est sauvé après le dîner.  Je me demande bien ce que je vais faire avec lui.

– Plus déprimant:  Le niveau d’attention était au minimum et j’ai dû répéter les mêmes consignes plusieurs fois tout au long de la journée.  Je suis arrivé en retard à l’autobus avec mes élèves.  Ils n’en finissaient plus d’écrire leurs leçons et de faire leur sac.  Tout semblait compliqué.

Atchooumm!

C’est incroyable de voir comment une journée comme celle-ci peut nous miner le moral.  J’étais complètement épuisé et découragé tout à l’heure.  Est-ce que mon année va se dérouler comme ça jusqu’en juin?  Est-ce que les enfants vont être assez attentifs pour participer au projet de blogue?  Est-ce que je vais passer mon année à régler des conflits?  J’ai même eu très peur en imaginant que le projet de blogue serait un échec…  C’est vous dire dans quel état d’esprit je me trouvais.

Puis, je me suis dit que je n’avais pas à laisser les sept heures que j’ai passées à l’école gâcher les dix-sept autres.  Je me suis alors installé devant mon ordi pour vous écrire.  Et, j’ai repensé au support que j’ai reçu de la directrice de mon école tout au long de la journée.  Elle m’a aidé à chaque fois que j’en ai eu besoin.  Je n’étais donc pas seul avec mon problème.

Ensuite, j’ai repensé au 11 septembre 2001… 

Je me rappelle que je commençais une nouvelle classe dans une nouvelle école.  J’arrivais tout juste à Jean-Jacques-Olier.  Changer de milieu de travail peut occasionner tellement de stress!  Je me suis souvenu des enfants qui étaient dans ma classe à cette époque et je me suis rendu compte que certains étaient plus en difficultés que ceux d’aujourd’hui, qu’ils étaient même vraiment en grande détresse.  Les essais, les doutes, les tentatives, les heures à chercher un moyen, tout m’est revenu en tête.  Puis, je me suis souvenu que j’avais finalement réussi à établir un climat favorable pour l’apprentissage.  Mes élèves travaillaient très bien et j’étais fier d’eux.  Donc, si j’y suis arrivé avant, je peux encore y arriver aujourd’hui.  Cette pensée m’a soulagé d’un grand poids sur mes épaules.  Je me suis mis à trouver des idées et des moyens à essayer pour reprendre la situation en main.  Maintenant que c’est réglé, je n’y pense plus jusqu’à demain matin.  Le stress sera là demain.  Je n’ai pas à l’entretenir jusqu’au lendemain!

Le 11 septembre m’a également fait pensé à la résilience.  C’est cette capacité à surmonter un stress et à retomber sur ses pieds.  J’ai lu un peu sur le sujet et je me suis fait ma propre idée là-dessus.  Au fond, c’est une façon de percevoir les choses et les événements.  Vivre le stress pendant qu’il a lieu (dans le moment présent) sans se laisser habiter par lui, sans l’amener à la maison, sans le laisser régner sur nos pensées ou nos actions.  Et pour cela, il faut savoir se parler à soi-même. 

Et puis, je me rends compte que ce blog me permet d’évacuer certaines tensions ou frustrations.  Une autre porte par où le stress peut s’en aller. 😉

Et maintenant, que tout ceci est dit.  Je me sens beaucoup mieux! Je vais pouvoir vaquer à mes autres occupations de la journée.

La formation de mon groupe 2

Je vous raconte brièvement une situation que j’ai vécue aujourd’hui dans la classe. 

C’est l’heure de la collation.  Les enfants mangent et discutent calmement.  Quand un élève qui semble aimer provoquer se met à dire des choses dégoûtantes à son voisin.  Tout cela est fait évidemment dans le but de perturber le groupe.  Les enfants réagissent aussitôt avec dédain et sont répugnés.  Certains ont mal au coeur, d’autres ne veulent plus manger.  J’essaie de calmer tout le monde et d’avertir l’élève en question.

L’élève s’objecte aussitôt et nous dit qu’il ne parlait pas au groupe, qu’il parlait simplement avec son ami et surtout, qu’il a le droit de dire tout ce qu’il veut.  C’est presque certain qu’il va s’opposer à tout ce que je vais lui dire.  Difficile d’éviter l’escalade dans cette condition.  Par contre, je saisis tout de suite l’occasion de resserrer les liens du groupe.  Puisqu’une majorité des enfants trouvent que ce comportement est inacceptable, j’en profite pour vérifier si c’est possible d’en faire un règlement de groupe.  Cette petite action ramène l’attention de tous les élèves et le calme du même coup.  Nous votons pour savoir qui est d’accord pour dire que les mots dégoûtants ne sont pas permis dans notre classe.  Les mains se lèvent et je sens l’esprit de groupe apparaître.  Tous regardent l’élève fautif.  Il ne sait plus quoi dire.  Il ne peut pas s’opposer à l’adulte parce que ce n’est pas moi qui ai instauré cette règle mais bien, ses pairs.  Ce règlement a beaucoup plus de poids puisqu’il vient des enfants eux-mêmes.  Je n’ai fait que faire ressortir l’idée commune et rassembler tout le monde.  C’est le rôle même d’un "leader". 

La formation d’un groupe passe par la création de règles qui régissent le fonctionnement du groupe.

Voici donc mes objectifs en ce début d’année:

1- ne manquer aucune occasion qui me permettrait de trouver et de nommer les règlements qui servent au bon fonctionnement de notre classe (Je ne parle pas des règlements que j’ai inventés mais bien de ceux qui viennent du groupe.)

2- démontrer aux enfants que je suis un bon "leader"
(Je dois leur montrer puisqu’ils doivent me choisir comme chef du groupe.)

3- créer un esprit de groupe en les faisant travailler dans un but commun

4- faire ressortir l’importance de chacun d’entre eux
 

Une fois le groupe créé, ma gestion de classe s’en trouvera de beaucoup simplifiée.  Nous serons tous et chacun responsables du fonctionnement de notre classe. 

Page 85 of 99

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén